Les « trackers » ou « exchange traded fund (ETF) » font partie des produits ayant le plus gagné en popularité auprès des investisseurs et des fonds d’investissement depuis leur invention il y a presque 20 ans. A quoi servent-ils et comment les utiliser dans votre portefeuille ?
Quelle est leur utilité?
Les trackers permettent de suivre ou de répliquer la performance d’un sous-jacent (indice, matières première, etc.) difficilement accessible. Si vous souhaitez investir directement dans le CAC 40, vous devrez acheter 40 actions Françaises dans les bonnes proportions et rééquilibrer éventuellement votre panier à chaque changement de composition. Vous aurez donc des coûts importants d’achat et de maintien de la position. Vous pouvez alternativement acheter un tracker sur le CAC 40 et vous disposerez alors de la performance de l’indice Parisien sur un seul titre qu’il sera plus facile d’acheter et de vendre et qui vous coûtera moins cher, en frais de transaction comme en droits de garde.
Mais si les trackers sont aussi utiles, c’est parce qu’ils vous permettent d’investir dans des actifs normalement inaccessibles pour les particuliers. Vous pourrez ainsi acheter des actions chinoises, un panier de matières premières, vendre à découvert le marché américain ou vous exposer aux obligations Allemandes. Les principaux émetteurs à la bourse de Paris, Lyxor qui fait partie du groupe Société Générale et EasyETF, filiale de BNP Paribas, offrent un large choix de plusieurs centaines de produits négociables toute la journée, à la différence des OPCVM qui n’ont qu’une valeur liquidative par jour et que vous ne pouvez donc pas acheter puis revendre dans la même journée en générant un profit. Les ETF sont donc côtés en bourse comme n’importe quelle action d’entreprise.
Le fonctionnement des « exchange traded fund (ETF) »
Les trackers sont commercialisés par les grandes banques qui disposent de la taille critique pour réaliser des économies d’échelle par rapport à un particulier ou de l’accès aux marchés des matières premières ou des pays émergents grâce à une présence dans une filiale locale. Il y a deux types de trackers, les ETF dits « physiques » où le fond d’investissement détient directement les 40 actions du CAC 40 (dans le cas que nous évoquions ci-dessus) et les ETF dits « synthétiques » où le fond détient soit des futures, soit des contrats dits « swaps » permettant d’échanger la performance d’un panier d’actions contre le CAC 40.
Cette dernière méthode lui permet de vous offrir des trackers éligibles au PEA même s’ils ne comportent pas d’actions françaises, le fond achète en effet un panier d’actions françaises puis échange leur performance contre celle d’un panier de matières premières par exemple pour un ETF sur matières premières.
Acheter des trackers : où, comment, avec quels frais?
Il est très facile d’acheter des trackers, ceux-ci n’ont pas de droit d’entrée ni de sortie en dehors de l’écart entre le prix d’achat et de vente sur le marché, qui est quasiment nul pour les ETF les plus liquides. Les frais annuels sont en général de quelques dixièmes de pourcentage pour les indices actions ou obligations des pays développés à un peu plus d’un pourcent pour les marchés émergents et les pays en développement. Certains ETF peuvent même réaliser une meilleure performance que l’indice car le fond peut par exemple prêter les actions qu’il détient à des vendeurs à découvert et ainsi générer un revenu supplémentaire. Nous vous conseillons dans un premier temps de vous rendre sur les sites des émetteurs pour consulter leur liste, leur performance et leurs frais de gestion, n’hésitez pas à comparer plusieurs fonds ayant le même sous-jacent pour sélectionner celui qui obtient les meilleures performance avec les frais de gestion les plus faibles.
Vous pouvez acheter des trackers à partir de n’importe quel compte-titre ouvert dans une banque ou chez un courtier spécialiste. Si vous êtes à la Société Générale, rien ne vous empêche d’ailleurs d’acheter un tracker émis par BNP Parbas. Au niveau de la fiscalité, il est préférable de privilégier le PEA au compte-titre, faute de quoi vous serez imposés en fonction de votre barème de l’impôt sur le revenu.