Une obligation est un actif financier, c’est la reconnaissance d’une dette d’une entreprise ou d’un état envers un porteur, celui qui détient l’obligation. Les encours obligataires dépassent de très loin la capitalisation boursière mondiale des actions, les obligations sont le véhicule de financement le plus utilisé par les entreprises pour des raisons fiscales et surtout par les États pour financer leurs déficits.
Comment fonctionne une obligation
Lorsqu’une entité souhaite emprunter de l’argent, elle peut faire appel aux banques, mais si elle n’est pas satisfaite des conditions proposées par celles-ci ou si la banque ne peut assumer seule de prendre le risque de lui prêter une somme trop importante d’argent, elle peut faire appel au marché en réalisant un emprunt obligataire.
A la date d’émission, les particuliers, les fonds d’investissement ou n’importe quel autre acteur du marché vont acheter les obligations sur le marché primaire en général « au pair », c’est-à-dire à 100% de la valeur faciale et verser à l’entreprise cette somme d’argent. Les obligations pourront ensuite être échangées librement sur le marché secondaire. De manière générale elles ne sont pas listées sur les bourses et ce sont alors différentes banques qui animent un marché entre professionnels en proposant un prix à l’achat et à la vente de gré à gré.
Tout au long de leur vie, en général tous les six mois ou tous les ans, les obligations vont verser un coupon, c’est-à-dire des intérêts, à leurs détenteurs. Ce coupon peut être fixe – par exemple 8% par an -, variable – lié à l’inflation ou à une courbe de taux interbancaires (le fameux LIBOR) -, il peut même ne pas y avoir de coupon du tout, on parle alors d’obligation zéro coupon, c’est le cas de la majorité des obligations à court terme (moins d’un an). Dans ce cas l’obligation est commercialisée en-dessous de sa valeur faciale (98% par exemple) et converge vers 100% à la maturité.
Attention, le coupon n’est pas le rendement de l’obligation, en fonction du prix d’achat, ce dernier peut varier. L’obligation à coupon fixe de 8% aura un rendement inférieur à 8% si elle est achetée à plus de 100% et un rendement supérieur à 8% si elle est achetée en-deçà de 100%. La maturité est la date à laquelle l’obligation est remboursée : à 100% de sa valeur faciale si l’émetteur n’a pas fait défaut.
Investir en obligations
Pour investir en obligations, il faut faire la distinction entre les émetteurs et les titres disponibles. Pour distinguer la qualité des émetteurs et la probabilité de défaut, vous pouvez par exemple utiliser les notes attribuées par les agences de notation (Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch), un titre auquel la notation AAA a été attribué sera plus fiable qu’un autre titre noté BB-. De manière générale, plus le rendement est élevé, plus le risque est important.
Les obligations d’entreprises sont en général classées par séniorité, la séniorité étant un indicateur de ce qui pourra être récupéré en cas de défaut. Une obligation « senior » est souvent collatéralisée avec des actifs (les machines et outils d’une usine par exemple) qui pourront être revendus par les créditeurs en cas de défaut, en-dessous on retrouve les obligations « junior » et subordonnées qui sont plus risquées, leurs détenteurs passant après les détenteurs d’obligations senior (mais avant les actionnaires).
Pour les particuliers, il n’est pas toujours simple d’investir directement dans les obligations. Très peu sont cotées en bourse et lorsqu’une entreprise fait appel aux particuliers, ce sont souvent des petites structures qui ne parviennent pas à obtenir de prêts bancaires (start-ups, …), et dans ce cas le remboursement est très aléatoire. La plupart des titres nécessitent un investissement minimum qui se compte en centaines de milliers d’Euros.
Les fonds d’investissement ou les trackers sont une bonne alternative : rassemblant les fonds de milliers d’investisseurs, ils peuvent investir les montants colossaux qui leur sont confiés de manière diversifiée, tout en gardant un prix de la part abordable. Dans le cas du défaut d’un émetteur, le reste du portefeuille ne devrait pas être trop impacté. Ces produits vous permettent quand même de cibler certains secteurs, par exemple la dette d’entreprises européennes ayant une maturité comprise entre 5 et 7 ans ou la dette de pays émergents.